Vendredi17. Nous nous retrouvons au camping de Pissos,en pleine forêt landaise, à une cinquantaine de kms au sud du bassin d'Arcachon. Françoise et Guy, les premiers installés, puis Serge et Yannick avec leur cargaison de bateaux, Christelle et Lucie, lasses des petites routes depuis St Nazaire, et enfin Francis et Lise avec leur remorque... et la petite Fanette toute heureuse de gambader au milieu des amis. Quant à moi, c'était ma première sortie, sur plusieurs jours, avec Voiles et Canotage. La flottille sera donc composée de quatre canoés et d'un kayak.
Samedi18. Il est 9h30 quand nous prenons la route pour la base de Mexico, lieu de départ le plus en amont de la Leyre. Beaucoup de monde déjà sur l'eau mais lorsque la navette des fourgons sera terminée il sera plus de 11h et les canoés des loueurs seront déjà loin. Particularité de la Leyre: on ne peut accéder en voiture à la rivière qu'au niveau des ponts. Ce sont donc les seuls lieux d'embarquement et de débarquement! Au programme une vingtaine de kms jusqu'au pont de la Forge. Cours d'eau pas très large, avec un bon courant, et très encombré d'arbres à fleur d'eau ou à demi-immergés et pas toujours aisés à voir, bien que l'eau soit claire et la rivière peu profonde. Il faut être sans cesse en éveil pour ne pas taper contre les obstacles, se percher dessus et basculer ou se laisser entraîner et coincer sous les branches. Ce sera ainsi tous les jours. Mais le décor est extraordinaire: la rivière serpente en pleine forêt, dans une faille du pays landais, sous un tunnel de verdure formé par les frondaisons des arbres qui la bordent. Les rives souvent escarpées sont habillées d'osmondes royales, une fougère préhistorique, et de touffes de molinie. On se retrouve vite seulssur l'eau car les canoés du matin se sont arrêtés au bout de deux heures de navigation. Un premier rapide après le pont de Cantegrit que nous préférons franchir à la corde puis deux petits rapides sans difficulté quelques mètres plus loin. Et vers 18h30 on arrive enfin au pont de la Forge. Pour le premier jour c'est un peu dur... Retour au camping qui n'est qu'à 4 km, ce qui a accéléré le manège des navettes. Douche, apéro, dîner, vaisselle...La soirée est vite passée et nul n'a traîné pour gagner sa banette.
Dimanche19. La virée de la veille a laissé des traces et Guy doit ménager son épaule récemment opérée. Il en profitera avec Françoise pour prospecter les campings de la région en vue du prochain camp de base. Aujourd'hui 16 kms au programme: du pont de la Forge au pont de Moustey. Navette indispensable du matin et à 10h30 nous pouvons embarquer après avoir laissé partir devant nous quelques embarcations de loueurs. Petit moment d'inattention et Christelle et Lucie tapent la rive et basculent. Elles en sont quitte pour écoper puis repêcher quelques affaires parties sans elles... On passe le pont de Bern puis au pont de Testarouman (près de Pissos) il faut porter les bateaux sur un cinquantaine de mètres. Il est interdit de franchir le seuil d'un mètre encombré de rochers. La rivière présente quelques lignes droites, ce qui accentue l'effet de tunnel. Elle est toujours aussi magique. le fond est de sable et l'eau souvent couleur de rouille. Et toujours très encombrée. Parfois l'un d'entre nous se met à l'eau pour aider les bateaux à franchir un passage délicat. Alors que la canicule sévit sur la région, nous sommes agréablement surpris par la fraîcheur du lieu: une brise légère nous caresse parfois et la température n'atteint même pas 24°! Seule gêne: les mouches et moucherons qui tournent autour de nous en certains endroits... mais nous trouverons une parade plus tard! Au pont Richet où nous faisons une pause, des loueurs s'apprêtent à mettre des kayaks à l'eau. Vu la "tendresse "avec laquelle les jeunes les manipulent, on préfère prendre les devants et éviter les accostages imprévus... Et vers 15h45 nous arrivons au pont de Moustey. Navette desfourgons et retour au camping vers 16h30. On aura le temps de jouer au Mölkky avant l'apéro.... mais quelques gouttes de pluie et le grondement du tonnerre perturberont un peu la soirée.
Lundi20. Matinée "libre". Ce qui permet à chacun de se ravitailler, de faire de la lessive, d'acheter des souvenirs, de visiter ce mystérieux pays landais... ou de s'offrir une grasse matinée .
Mais tout le monde se retrouve pour casser la croute à midi puis gagner les rives de la Leyre pour une courte descente. Cette fois c'est Lise qui reste sur la terre ferme et me permet de m'essayer au canoë avec Francis. Il est déjà 16h quand nous quittons le pont de Moustey. La Leyre s'élargit un peu après le confluent avec la Petite Leyre, non navigable mais très courue par les pêcheurs. Sur les minuscules plages on peut découvrir des traces de biches ou chevreuils. On est dans la Haute Lande, pays de forêts et de gibier. Un peu moins d'obstacles sur l'eau me semble-t-il mais comme je suis avec un excellent canoéiste mon jugement est sans doute faussé! En tout cas j'apprends beaucoup sur la perception des obstacles et l'anticipation des manœuvres. Merci Francis. On arrive au pont de Saugnacq, terminus pour aujourd'hui. Il est 17h45 et on a fait 6 kms. Cool... Puis c'est le rituel du camping : douche, apéro - les campings-cars ont une cave impressionnante -, diner, vaisselle...
Mardi21. C'est la journée des grandes manœuvres: nous allons changer de camp. Démontage et rangement rapide pourles camping-caristes, plus laborieux pour les "toileux". Et nous voilà partis plus au Nord, au camping de Bidos, à 4 kms de Salles. C'est Guyet Françoise qui nous avaient dégotté cet emplacement: un vaste triangle où nous avons pu disposer nos installations en cercle, comme au temps des westerns! Le repas de midi terminé, nous repartons pour Saugnacq avec nos bateaux. Nouvelle ronde des navettes et à 14h45 la flottille s'élance. La Leyre serpente un peu moins mais est toujours aussi luxuriante et encombrée. Toutes les plages sont piétinées sans doute par des sangliers. Un étrange équipage descend la rivière: un pêcheur en "float-tube", mi-fauteuil, mi bouée. Il écume les trous d'eau, se glisse sous les branches, ratisse la rivière avec son lancer.. A sonactif un brochet de 60 cm et deux belles truites. Il nous apprend que l'Eyre - la Leyre devient l'Eyre en changeant de département!-est très poissonneuse et que les kayaks qui passent lui facilitent la pêche car ils font sortir les poissons! Un peu plus loin nous débarquons visiter une magnifique palombière, ensemble de tunnels camouflés etde perchoirs en haut des pins destinés à recevoir les appelants. Il est 17h30 quand nous arrivons au pont du Passage, après avoir parcouru 11 kms. Retour au camping de Bidos. Certains finissent des'installer tandis que d'autres nous préparent une succulente soupe de pain, sucre, vin et glaçon, le miget de Charente!
Mercredi22. Comme tous les matins, il faut se hâter pour avoir fini de déjeuner et tout rangé afin de partir assez tôt et profiter de la rivière. Malgré tous nos efforts, - problème incontournable de navette - on ne sera pas sur l'eau avant 10H30. Lise étant restée au camp, Francis vapouvoir naviguer seulet essayer son canoë de poche ultra léger qu'il va mener à sa guise sur ce parcours d'une quinzaine de kms.
Petitehalte au Graoux, un centre d'animation nature consacré à l'Eyre mais que nous n'aurons pas le temps d'aller visiter. Sur la rive on découvrira les cyprès chauves et les excroissances de leurs racines quileur permettent de "respirer" quandelles sont sous l'eau et qui poussent comme des stalagmites (pneumatophores)! Un peu plus loin vaguement renseignés par des loueurs nous quittons la rivière pour nous enfoncer dans la forêt et découvrir la vieille église de Lugo, du XI ème siècle, parfaitement entretenue. C'était une halte sur le chemin de Compostelle. Et tout autour il y avait le village. On y apprend qu'autrefois la Leyre était une voie importante de communication, utilisée pour le flottage du bois, le transport de la garluche (gré ferrugineux)... Plus rien ne subsiste, à part cette chapelle. La forêt a tout envahi lorsque des routes ont été tracées dans le massif landais. Un regret: il y a d'autres sites intéressants le long de l'Eyre, notamment des fontaines, mais aucune signalisation n'existe sur la rivière! Et quel choc lorsque nous passons sous le pont de l'autoroute: la vitesse et le bruit d'un côté, la lenteur et la douceur de la rivière de l'autre! De plus cette fois-ci la descente se termine en pleine ville, à Salles, sur une vaste rive aménagée. Le Carrefour est de l'autre côté du pont...On est vite replongé dans la civilisation.
Surpriseau camping pour Guy et Françoise: Corinne, leur fille, est venue les rejoindre avec François, son mari. On causera beaucoup ce soir et le Mölkky sera de sortie.
Jeudi23. Petit déjeunersavoureux avec les croissants offerts par Christelle pour cette dernière journée de navigation. On quitte le campavant 9h30 pour le pont de Salles. Surprise d'y voir autant de loueurs y aligner leurs embarcations. Finalement la navette a du bon car on ne partira qu'à 10h45, en ayantlaissé partir devant nous pas loin d'une centaine de kayaks! La rivière est nettement plus large par endroits et la voute de verdure s'ouvre plus souvent. On ressent d'ailleurs davantage la chaleur. Sur un tronc d'arbre on surprend une cistude qui prend le soleil: cette tortue est assez répandue ici. Après le pont de Mios, changement d'ambiance. Les rives de la rivières sont parcourues de chemins pour piétons et cyclistes. Les motos s'y aventurent aussi... Un belle plage de sable fin se découvre à la sortie d'un coude de l'Eyre et un peu plus loin un petit rapide. Puis c'est le pont de Lamothe qu'on atteint vers 15H. On avait prévu de s'arrêter là mais vu l'heure et le peu qu'il nous restait à faire on décide de continuer. Il faut alors déplacer les véhicules jusqu'à l'arrivée, petit contre-temps qui permet à certains de souffler avant la dernière étape...
La végétation est moins abondante ; l'eau n'est plus claire et prend une couleur de vase au fur et à mesure qu'on approche du delta de l'Eyre. On quitte alors le bras principal - c'est balisé- pour prendre à gauche celui qui mène au Teich. Très resserré au départ - il rappelle la Leyre à Mexico - il s'élargit progressivement tandis que ses rives s'habillent de roseaux. Et c'est un chenal serpentant entre deux haies de roseaux qui nous conduit sur une rive pentue et boueuse où les loueurs attendent leurs clients. Vu la cohue on se croirait sur les rives de la Dordogne! Mais tout se passe dans la bonne humeur, car, comme on l'a souvent vécu sur cette sortie, les loueurs sont surpris et très intéressés de voir des canoës bois ici. Et c'est l'occasion de venir discuter longuement avec nous.
Dernièreopération de chargement des canoës et retour au camping, tandis que Lise, Christelle et Lucie restaient un peu plus pour aller faire un tour sur la plage du Teich.
Vendredi24 Dernière matinéeensemble. Encore des croissants au petit déjeuner. Merci Guy. Et une fois la tente pliée et tout rangé dans le Berlingo, je suis parti le premier, un imprévu familial m'empêchant de rester manger comme prévu avec les autres et terminer cette belle descente autour d'une bonne table. Merci à tous pour ces bons moments et pour avoir réalisé un rêve que je n'espérais plus!
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