30, 31 mai et 1er juin 2009
Aventure : Descente de la DIVE, fleuve de Normazonie !
Samedi :
Rendez-vous était donné dans le
charmant village de Bernières d’Ailly, derrière l’église près du lavoir, réglable selon le niveau de la rivière ; l’espace est juste suffisant pour accueillir la quinzaine de canoës bois
traditionnels anciens et une construction amateur très réussie. Pour compléter la flotte, 2 kayaks bois époxy et 3 périssoires dont une, bois, de facture remarquable, reconstitution originaire
d’Etretat, et une autre, vestige des années 44-45, construite en tôle d’aluminium à partir de restes d’ailes d’avion.
Après les traditionnels transferts de véhicules, départ « tardif »…
Les pagaies doubles s’avèrent un peu encombrantes pour la largeur du fleuve, et les puristes de la pagaie simple s’en trouvent avantagés !
L’eau est limpide et les fonds herbeux forment un velours pour les vernis rutilants, mais attention, les sinuosités serrées et le courant vif ne laisseront aucune chance au novice qui finira sa
course dans la luxuriante végétation qui forme souvent une voute verdoyante ; les botanistes auront reconnus, très présentes, orties, ronces, ou autres épines blanches … Gare aussi aux
divers ponts, leurs tabliers ne surplombent souvent la surface que d’une soixantaine de centimètres : excellent pour les assouplissements.
Après extraction de diverses échardes et le pique-nique bien
mérité, nous reprenons les pagaies et traversons St Pierre sur Dive où nous partageons les courants avec le club de kayak local, qui organise une compétition de vitesse sur une portion encore
plus sinueuse. Quelques portages et chariotages sont nécessaires pour franchir de petites retenues ou le parc d’un château. Mais les plus grosses difficultés vont se révéler sur le tard, quand,
près d’Ouville la Bien Tournée, la voute végétale viendra rejoindre l’onde pour barrer radicalement le fleuve. Après un travail collectif d’élagage, sans outil, nous ménageons une passe de la
hauteur d’un canoë, et chaque passager a dû, soit se coucher dans son bateau, soit passer au dessus des branchages, un équipier passera d’ailleurs sous l’eau, sans toutefois l’avoir choisi.
Tout ceci nous amènera bien tard à Mézidon-Canon, où un petit chariotage de 800m, en côte, conclura l’exercice vers 21 heures.
22 heures, nous atteignons le camping de Dive sur Mer, sur la butte à droite, et dinons au club de voile d’un féroce appétit les spécialités de chacun ; personne ne sollicite de
somnifère !
Dimanche :
En raison des libations tardives de la veille, nous nous retrouvons à 11 h 30 près de Troarn et, après de longues palabres pour exploiter le flux et le reflux, nous partons vers … assez tard !
Saluons ici le travail de Jacques qui nous avait terrassé dans ces digues abruptes un accès paillé afin de ne pas trop souiller nos vernis ; son canot moteur sera aussi bien utile pour la
suite …
Dans son estuaire, le fleuve s’est tout de même bien élargi par rapport à la veille. L’abondance des roseaux sur les digues bouche un peu l’horizon mais ne modère pas le vent de nord ; les
méandres, encore très marqués, nous offrent quelques répits. Le vent forcit encore à l’arrivée et la traversée de l’arrière port, en file indienne, est bien longue pour nos épaules
endolories.
La dernière orientation du fleuve nous offre un vent de ¾ arrière et nous soulage bien. Après avoir atteint la cale de débarquement, certains se paieront, sur invitation des autorités locales de Dive sur Mer, le luxe d’un tour de bassin à flot, sous les sympathiques applaudissements du public (trop
peu nombreux à leur goût).
Réconfort pantagruélique ensuite avec le diner de fruits de mer concocté par Dominique et son épouse, le tout arrosé de muscadet et de cidre local. La traditionnelle teurgoule, sorte de riz au
lait aromatisé de cannelle ayant cuit 4 à 5 heures à feux doux, achève les plus gourmets (teurgoule : fait tordre la goule si engloutie trop chaude).
Lundi :
Nous rejoignons par la route Honfleur et la partie industrielle du port, et mettons à l’eau sur la cale d’un immense bassin à flot. Deux énormes paquebots de Seine rappellent la double vocation
du port : maritime et fluvial. Visite de la cale où étaient construits d’immenses radeaux de branchages qui ont permis l’endiguement de la Seine. Apothéose finale avec la découverte du
magnifique vieux port au son des fanfares locales, avec bénédiction du curé et procession des enfants portant sur des brancards nombreux ex-voto et autres maquettes du musée maritime : tous
ces honneurs (s’ils nous sont bien dédiés ?), nous poussent à immortaliser l’instant en nous offrant un verre de bière.
Retour à la cale pour le pique-nique crustacés (il en restait), tout en évoquant déjà les souvenirs récents de ces 3 jours mémorables et espérant nous retrouver pour de nouvelles
escapades.
Saluons Dominique Josse et son équipe pour la préparation de « l’expédition » et l’accueil qu’ils nous ont réservé. Merci pour cette belle initiative propice aux échanges entre mordus du
beau bois et à la découverte originale de cette superbe région de NORMANDIE.
Michèl et Chantal
album photos la normazonie-09